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mercredi 19 janvier 2011

Pour que le jasmin ne fane pas


Tout d'abord, et avant toute chose, une pensée aux âmes de nos martyrs, à ces braves et valeureux hommes et femmes tombés sous le feu de la tyrannie, ceux dont le sang embaume aujourd’hui la vie de chaque tunisien et tunisienne d’un parfum de liberté et de fierté sans égales.

J’aimerais également exprimer ma gratitude et ma reconnaissance à mes amis, ma famille et de tous les courageux et courageuses qui ont affronté la violence et les balles de plomb à mains nues et qui ont surtout affronté la peur et ont combattu pour se défaire de la dictature et de l’injustice. Je vous remercie, et c’est le cas de tous les Tunisiens à l’étranger, de nous avoir rendus plus que jamais fiers dire haut et fort :

Je suis TUNISIEN… Oui, je viens de ce petit pays dans lequel vit un grand peuple!

Pour rentrer dans le vif du sujet, je sais que je n’apprends rien à personne en disant que ce qui a été accompli est énorme, un pas de géant vers la démocratie en Tunisie, et que le chemin reste encore long et parsemé de pièges et d’obstacles. Et que l’essentiel dans tout ça, est de garder le cap sur notre destination finale et de ne pas prêter attention à tout ce qui pourrait nous ralentir. Mais je me permets de donner mon avis, d’un œil que je considère externe et rationnel, jusqu’à un certain degré, sur la situation en Tunisie.

En effet, Ce qui attire l’attention de toute personne qui porte un regard sur l’état actuel des choses, est cette tendance du « Non absolu » qui s’est installée dans notre société : NON à Ghanouchi, NON à l’autre Ghanouchi, NON à Marzouki, NON à Chebbi, NON au RCD, NON à Ennahdha, NON au PCOT, NON… NON… NON…
Que du négatif et que de la négation, dans une époque où nous avons plus besoin de solutions que de problèmes. C’est de notre droit et devoir de nous opposer, mais encore faut-il que ça soit justifié et basé sur un avis raisonnable, que ça soit le fruit d’une réflexion mûre et d’un minimum d’acquisition et de recherche d’information.
Ce n’est pas parce que nous avons vécu depuis de longues décennies en étant obligés de répondre par « Oui », « D’accord », « Allah ybèrik » à tout ce qu’on nous demande, qu’il faut aujourd’hui refuser tout ce qui se présente à nous, sans y réfléchir.

En un second lieu, la tournure que sont entrain de prendre les « comités populaires de sécurité », m’inquiète profondément. Ces groupes de citoyens braves et désormais jaloux de leur liberté douloureusement acquise, formés pour assurer la sûreté et l’intégrité de leurs biens et de leurs  familles, sont malheureusement entrain de prendre, dans certains cas bien entendu, une forme dangereuse de banditisme et de non respects d’aucune loi, mis à part celle du plus fort, ou plutôt, de celui qui a le plus beau « Zollat ». Des proches me confirment que certains barrages servent maintenant aux braquages et au vandalisme. Et que de jeunes adolescents de 13-14 ans demandent leurs cartes d’identité aux passants dans la rue, sans aucun prétexte.

Je comprends le sentiment d’insécurité et de méfiance qui règne, mais ce genre d’actes discrédite et décrédibilise ce mouvement populaire qu’il faut à tout prix protéger. J’espère sincèrement que lorsque l’armée finira avec ces groupuscules terroristes pros Ben Ali, elle ne se retrouvera pas à contrer des groupes de bandits que la révolution aura produit sans vraiment le vouloir.

Vous m’arrêteriez surement à ce niveau pour me dire : « Mais toi aussi tu ne parles que des problèmes… Que devons nous faire alors? »

Je listerai, sans trop de développement, les axes autour desquels doit se construire, selon mon modeste avis, cette phase postrévolutionnaire extrêmement critique. Il faudrait :

-       Lire et s’instruire politiquement, connaitre les aboutissements des révolutions semblables dans d’autres pays (même si je suis certain que cette révolte n’a pas d’équivalent dans l’histoire contemporaine)
-       Se renseigner sur les potentiels candidats à la présidence ou à la gouvernance du pays, tout dépendant du modèle qui sera adopté.
-       Continuer à faire de la pression jusqu’à ce que justice soit faite et obtenir au moins une condamnation pénale contre Ben Ali, son clan et toute personne dont la responsabilité ou l’implication dans les violences exercée sur le peuple Tunisien est prouvée.
-       Continuer à aider l’armée et la supporter dans son opération de nettoyage mais sans se prendre pour les Rambos de la place.
-       Reprendre le plutôt possible la vie active pour que notre économie redémarre et reconstruire ce qui a été détruit pour que nous puissions rouvrir les portes de notre tourisme sous le nouveau slogan :

Venez visiter une belle Tunisie, sur laquelle s’est levé un soleil de liberté et de justice

Et puis, une dernière pensée si vous me le permettez, à Si Mzammar Kaddafi, et là je plagie une vidéo qui circule sur le net et qui m’a fait beaucoup rire, pour dire à ce crétin toujours mal coiffé : Brass la7nina GOUM!

Vive la Tunisie libre et démocratique

1 commentaire:

  1. Bravo, ton article est ré bien écrit, et espérons que la police et garde reprennent leurs postent aussi vite
    Les conseils que tu viens de mentionner c'est ce qu'il nous faut vraiment

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