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vendredi 31 décembre 2010

Travailler, se nourrir et se loger… mais aussi choisir et s’exprimer


Quel est ton pressentiment? Es-tu rassuré quant à l’issue de ce qui se passe? Vois-tu la lumière au bout du tunnel? As-tu vraiment confiance en la capacité de chacun à laisser une marque dans l’histoire?

Un échantillon des questions chacun de nous se pose ou se fait poser en ce moment, et ça vaudrait la peine de tenter d’y répondre et de démêler mes pressentiments et mes idées par la même occasion.

C’était un mélange de peur et d’optimisme, à parts égales, que je ressentais depuis le 17 décembre : la peur que la flamme de cette révolte ne s’éteigne sous l’effet de la répression et la barbarie, et l’optimisme en voyant un tel sursaut de la conscience collective. En effet, beaucoup d’entre nous se sont dis que la réaction des Bouzidiens et leur colère allaient s’estomper et devenir rapidement des souvenirs à l’instar des affrontements de Redayef et de l’immolation de Abdessalem Trimech à Monastir.

Quelqu’un a même dit : Ce n’est qu’un pétard mouillé! Et c’était vrai, il était mouillé, imbibé et complètement trempé dans un cocktail hautement explosif de fuel, de larmes et de sueurs; le fuel qui a servi a carboniser trois jeunes et leur avenir, les larmes de leurs mères et des mères d’autres jeunes qui ont fini dans les prisons ou au fond de la méditerranée, et la sueur non récompensé et mal rémunérée des travailleurs et agriculteurs.
Ce pétard a entraîné une réaction en chaine et Mohamed Bouazizi est maintenant un symbole et non plus un cas isolé.

L’issue de tout cela reste toujours incertaine, et il n’y a que le Bon Dieu qui en détient la garantie. Mais rappelons nous que le mécontentement des habitants de Sidi Bouzid a été suivi par une grande mobilisation de tous les syndicats, ensuite par celle des avocats, des journalistes, des politiciens et par toutes les tranches de la société, toutes catégories confondues.
Face à un tel enchainement et une telle transcendance de la teneur et de la signification des slogans scandés par les foules, le plus fataliste d’entre nous dirait qu’il voit la lumière au bout du tunnel.
Mais le tunnel n’est pas pour autant court, et le jour où nous en sortirons, nous devrons savoir quelle direction prendre afin de rester dans la lumière et éviter de nous engouffrer à nouveaux dans des dédales plus obscurs : Nous devrons fixer des objectifs et décider de nos priorités. Et c’est là que travailler, manger, boire et avoir un logement décent ne doivent plus représenter le comble de notre bonheur… Nous ne sommes pas des cons, et nous ne sommes pas des bêtes non plus.

Et quoi qu’un grand nombre de personnes continuent à s’obstiner et à dire que nous manquons de civisme et de savoir vivre, la société Tunisienne a atteint aujourd’hui un niveau de maturité assez considérable lui permettant d’aspirer à bien plus que ses simples besoins vitaux...

Le Tunisien a besoin de s’exprimer
Le Tunisien a besoin de décider de son avenir
Le Tunisien a besoin de voter librement
Le Tunisien a besoin d’avoir accès à l’information

En un mot, aujourd’hui, le Tunisien a besoin de se sentir humain.

Même si demain le taux de chômage baisse, le niveau et la qualité de vie s’améliorent, il faut revendiquer nos droits fondamentaux, acquis grâce aux sacrifices de nos parents et grands-parents, et grâce au sang d’hommes et de femmes libres à qui nous devons au moins la continuation de leurs combats, face aujourd’hui à une colonisation qui nous vient de l’intérieur, à mon plus grand désarroi.

Et enfin pour ceux qui ont figé sur :

شد مشومك لا يجيك ما أشوم

Sachez qu’il y a aussi :

 تبديل السروج فيه راحة
كثر مالعسل يمساط
et



 يرحم من زار و خفف


mercredi 29 décembre 2010

NOUS NE SOMMES PAS DES CONS… MERDE!!!

De peur d’exploser, et que mes neurones ne court-circuitent, je vais arrêter de lire et commenter, et je vais écrire. Écrire pour moi, pour ceux qui veulent me lire,  et pour libérer cette rage qui me prend soudainement alors que j’ai gardé mon calme depuis quelques jours.
Je sais pertinemment que ma voix ne se rendra pas aux oreilles de ceux à qui je veux m’adresser, non parce que je suis loin et que ma voix doit traverser océans et mers pour y parvenir, mais parce que leurs oreilles sont complètement bouchées, ou dirais-je même qu’elles sont en décomposition vu qu’elles ne répondent plus à leur première fonction, à savoir l’écoute, depuis longtemps.
Ce que je veux cirier ou plus hurler c’est que :

NOUS NE SOMMES PAS DES CONS… MERDE!!!

Ce gouvernement m’exaspère depuis maintenant longtemps, mais là je sens une grosse boule qui me monte à la gorge, et je ne me laisserai jamais étouffer par une bande d’ignorants et de mafieux et je vais canaliser cette haine que je ressens dans l’analyse de certains faits qui ont fait, et font notre quotidien :

Le remaniement ministériel du 28-12-2010 :
Un remaniement ministériel… pourquoi faire? Pour quoi faire quand depuis plus de 23 ans les ministres se succèdent les uns après les autres, au gré de la volonté de sa majesté, parfois sans aucune explication valable. Avec des changements souvent du genre :
Mr Flèn Ben Faltène, jusqu’à aujourd’hui ministre de l’agriculture, assumera de nouveaux défis à la tête du ministère de l’éducation…!!! Quelles compétences peuvent permettre à un être humain d’assumer de tels rôles si différents? Réponse : C’est un RCDiste, il est bon à tout faire.
Ça n’a rien changé depuis 23 ans, et encore, les choses vont de pire en pire.

Allons nous croire qu’il y a un espoir au changement?
NON, NOUS NE SOMMES PAS DES CONS… MERDE!!!

Inspirez-vous du football et changez le coach au lieu de changer d’équipe chaque fois.

Un discours… mais WOW quel discours :
Dans la vidéo gag d’hier, pour la première fois on en voit une en live d’ailleurs, il a osé nous ressortir encore une fois le canular de la pluralité politique, la diversité, le paysage démocratie qu’on ne lasse pas de contempler. Un tissu politique composé à 95% de partis de fausse opposition qui, lors pour des élections présidentielles supportent la candidature de Mr Zine El Abidine Ben Ali… malgré qu’ils ont leur propres candidats… là j’ai envie de dire, et excusez le terme : What The Fuck???
Et aujourd’hui, ces pseudo opposants attaquent Al-Jazeera et les médias étrangers, encore dans une action de support à leur maître, pour les diffamations et les mensonges reportés sur la révolte du peuple Tunisien. Pour votre information, Al-Jazeera n’a pas de bureau en Tunisie, et son unique reporter, Mr Lotfi Hajji (que je salue par l’occasion) est constamment sous surveillance et se fait confisquer ses outils de travail à chaque passage à l’aéroport.
Ce ne sont que les vidéos capturées par des téléphones portables des manifestants qui nous font parvenir l’information, sans trucage, sans déformation et même si la qualité est des fois médiocres, nous arrivons à distinguer la marque de la tyrannie et  de la violence dont use les forces de l’ordre, ou disons les forces du désordre.
Ce sont facebook et Twitter qui reportent la réalité et l’actualité de ce qui se passe en sol Tunisien … ah mais non, j’ai oublié que vous avez chacun un mini-3ammar chez vous qui surveille tout.

Arrêtez de nous parler de démocratie et de pluralité
NOUS NE SOMMES PAS DES CONS… MERDE!!!

Des investissements à Sidi Bouzid :
Groupe Abdennadher, Léoni, et Dieu sait quels autres noms vont-ils nous sortir. Des promesses de construction d’usines dans les régions défavorisées pour assurer de nombreuses offres d’emplois. Mais ce n’est pas ce même groupe Abdennadher qui a promis la même chose il y a plus d’un an pour la région de Gafsa après les incidents de Redayef? Et quoi depuis? Rien…Nada…Niet…Welou!
Et si jamais ces groupes Tunisiens ou ces multinationales avait la possibilité de faire des projets et d’investir dans ces régions, pourquoi ne l’ont-ils pas fait avant? Pourquoi attendre la catastrophe pour penser à ces mesures?
Et de plus, si nous poussons la réflexion plus loi, n’est-ce pas insensé de mettre en place des usines totalement ou partiellement exportatrices dans la conjoncture actuelle de crise économique partout en Europe, l’Europe qui est la première destination de nos exportations.

Peut être que les investisseurs assumeront les pertes et dépenseront leur argent pour rien?
NON, NOUS NE SOMMES PAS DES CONS… MERDE!!!

La Tunisie pays du confort, de la sûreté et de la sécurité :
Si la Tunisie se distingue de certains autres pays comme étant une terre accueillante, ce n’est que grâce, en premier lieu, à la générosité de son peuple et son dévouement à donner une bonne image du pays; et en deuxième lieu, grâce à des installations touristiques et hôtelières luxueuses exploitées en grande partie par la mafia et ses proches. Sinon, les Tunisiens eux, pour une grande majorité, vivent sous la pression des prix qui ne cessent de s’enflammer et avec un niveau de vie qui ne cesse de baisser et de se détériorer.
Sûreté et sécurité... loooool… mis à part quelques quartiers chics de la capitale, la violence gratuite, les cambriolages, les braquages et les meurtres sont monnaie courante. Où est la police pendant ce temps là? Postée devant les demeures  des activistes, des défenseurs des droits de l’homme et des détenus politiques, même quand ces derniers sont derrière les barreaux, il faut surveiller leurs familles.

Pensez vous que nous allons continuer à croire à ces farces?
NON, NOUS NE SOMMES PAS DES CONS… MERDE!!!

Et enfin, un dernier mot à tous ceux qui continuent à vivre en mode autruche : Faites attention, vous allez manquer d’air dans vos petits trous bientôt… et même si vous vous êtes procuré des bonbonnes d’oxygène, le vent de la révolte commence à souffler et soit qu’il vous arrachera de force ou qu’il vous brisera la nuque.